Porté par cette expérience, j’élabore un récital piano solo que je joue régulièrement durant la saison culturelle 2014-2015 (concerts chez l’habitant, Espace Aurore, Bouche Qui Rit, …). Les morceaux évoluent sur scène dans l’énergie de l’inspiration spontanée et de la prise de risques. Chaque rendez-vous est prétexte à tester et évoluer. Je chemine ainsi vers La marche à suivre, mon quatrième opus, que j’enregistre en novembre 2015 sur le magnifique Steinway du studio de la Fonderie. L’album s’articule autour de onze titres dans une grande variété de styles musicaux. Pour cette production, je bénéficie des conseils et compétences du talentueux ingénieur du son Florian Pittet.
 
Vingt années de composition
 
La marche à suivre est un recueil de vingt années de composition, l’occasion rêvée de revisiter les thèmes marquants de mes précédents albums. Par exemple, deux chansons de mon premier opus, Memorial et La rupture, ont été arrangées pour que l’accompagnement piano d’origine intègre la mélodie de la chanson.   Faiseur de fées, premier titre de mon premier album, a été restructuré à la manière des jazzmen qui utilisent le thème comme canevas pour l’improvisation. Même procédé pour Prélude à la rupture, Sublime Jobim et J’arrête, trois thèmes que j’ai beaucoup développés sur scène, notamment en duo avec la percussionniste Elisabeth Barbey. 
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Puis il y a les morceaux écrits, développés dans une démarche d’exploration de l’instrument et de différents styles musicaux comme le tango argentin (Nos soirées à l’Astor), le Ragtime (La marche à suivre), la période  romantique et post romantique (Memorial, La rupture, Le bonze et le sherpa, Valse d’Aline et Le thème d’Aline). Mes influences : parmi une ribambelle de grands noms du jazz (Jarrett, Monk, Jobim, Evans, Lang, …), je citerais Chopin, Debussy, Scott Joplin, Astor Piazzola, Yann Tiersen.

En juillet 2014, je participe au Festi’Piano de Marc Vella, pianiste nomade et philosophe. Ce festival a lieu chaque année près d’Angoulême, à La Touche, le lieu-dit où habite Marc. Les pianistes invités, originaires de France, de Suisse, de Belgique et d’ailleurs, s’expriment dans une énergie de totale improvisation, soit en solo, soit en duo quatre mains ou deux pianos, soit avec d’autres instrumentistes.   Que de moments forts lors de cette aventure ! Que de rencontres intenses ! Dont une, déterminante, en la personne de Gabriel Feat, musicien talentueux, grand passionné de didgeridoo, de chant mongol et tibétain, et philosophe de surcroit. Le premier soir, nous nous lançons ensemble dans une impro libre piano-didgeridoo. Nous sommes tout de suite sur la même longueur d’onde. Le jour suivant, je découvre son chant diphonique. Je lui fais part de mon envie d’exploration. Il me sert de guide.   De retour en Suisse, je côtoie un autre sage, Jacky Lagger, le chansonnier valaisan qui a tant œuvré pour les enfants. Il m’engage dans son groupe pour sa tournée 2014-2015. Durant plus d’une année de concerts, je développe mon chant diphonique sur une de ses chansons, Le son de ce carillon, dont le message est : « Zen, reste zen ! ». Dans le cadre de mon récital piano solo, Je crée Le bonze et le sherpa, morceau descriptif qui dépeint le moine recueilli et le sherpa face aux éléments déchaînés.